Chansonnier historique du XVIIIe siècle

La régence partie II


(J'ai gardé orthographe telle quelle)

 La chute des filles de joie


Pleurez, malheureuses grisettes, 

Pleurez, gibier de maltôtiers, 

Ou bien chantez : Adieu, paniers ! 

Car pour vous vendanges sont faites. 


Avant la juste décadence, 

De tous ces riches partisans, 

Combien aviez-vous de présents, 

Habits, bijoux, en abondance ! 


Mais depuis que leur sort fatal 

A renversé votre fortune, 

Où irez-vous ? A l'hôpital, 

Ou bien raccrocher à la brune (1)


(1) On trouve dans les Mémoires de la Calotte une facétie en prose qui a pour titre : Maîtresses de toute qualité à louer (1716) et dont le préambule peut servir de commentaire à la chanson : « Voici la morte-saison des grisettes ; la déroute des maltôtiers en laisse une infinité sans condition ; toutes en cherchent ; elles sont prêtes à se donner au plus offrant et dernier enchérisseur ; je vais vous désigner leur rang et marquer leur valeur, afin que vous puissiez vous pourvoir selon votre désir ou selon vos forces. »