Chansonnier historique du XVIIIe siècle

La régence partie III


(J'ai gardé orthographe telle quelle)


 Les mousquetaires


 Jadis vous étiez pleins d'honneur.

Mousquetaires, gens intrépides,

De votre nom seul la terreur

Rendait les ennemis timides ;

Mais vous n'êtes plus à présent

Que les pousse-c.. du Régent.

L'archer de l'échelle est vengé,

Puisque vous faites son office.

L'archer du grand prévôt trompé

Ne vous appelle avec justice

Que les pousse-c... du Régent

Pour arrêter le Parlement.

Archers du Cromwell des Français,

Jeunesse autrefois redoutable,

Vous ternissez tous vos exploits

Par un ministère exécrable,

En arrêtant, le sabre en main,

Feydeau, Blamont et Saint-Martin. (1)

 

Du roi, que l'on avait donnée à M. le duc du Maine, lors du lit de justice pour la Régence. Cela fit du murmure, parce que M. le duc du Maine est un prince très sage et très estimé. »

(Journal de Barbier.)

 

(1) Le Parlement s'étant encore assemblé, malgré la défense expresse qui lui avait été faite au lit de justice, d'Argenson résolut de l'abattre par un dernier coup d'éclat. « Le 29, à une heure après minuit, dit Barbier, trois maîtres des requêtes se transportèrent avec vingt mousquetaires chacun et des carrosses à six chevaux pour arrêter M. le président de Blamont, M. de Saint-Martin et M. Feydeau de Calende, jeune homme de trente ans, fils du président Feydeau (tous les trois de la quatrième des enquêtes), et mettre le scellé chez eux sur leurs papiers. Chez M. de Saint-Martin le portier ne voulut points ouvrir la porte. On avait des haches toutes prêtes avec lesquelles on enfonça la porte. On les mit dans un carrosse, chacun avec un laquais à eux, et ils partirent à trois heures du matin pour le chemin de Montlhéry ; chaque carrosse escorté de seize mousquetaires, avec un brigadier. » De Blamont fut conduit aux îles Sainte-Marguerite, Feydeau à l'île d'Oléron, Saint-Martin à celle de Ré.