Héros Eugène

Né en 1860, Comme chansonnier, il convient de le diviser, il y a en effet deux hommes en lui :

Le chansonnier genre café-concert; le chansonnier des enfants, des gosses, qu'il adore, qui l'émeuvent sans cesse et pour lesquels il professe un culte véritable. Le  nombre de ses chansons n'est peut-être pas considérable, mais toutes sont très soignées et c'est ce qui explique le succès qu'elles obtiennent.

Petites mains, petits petons

 

Oh ! mignonnes petites mains

Aux clairs si blancs et si doux

Aussi soyeuses que des mousses,

Aussi fraîches que des jasmins.

 

Vous fleurez bon comme des roses

Comme des rosses en boutons,

Oh ! petits pieds, petits petons

Avec de petits ongles roses.

 

Petit amas de blonde chair

Où rient de vivantes fossettes,

Où les mamans font des cueillettes

De bons baisers qui sonnent clairs.

 

Le sang joli court dans les veines

Sous le tissu frêle et léger,

Blanc comme la fleur d’oranger

Et pourpre comme des verveines

 

Les ongles sont menus, menus

Et pareils à des coquillages

Que l'on rencontre sur les plages,

Petites mains, petits pieds nus.

 

Petits petons que la main touche,

Qu'elle croit être un bon gâteau

Et qu'elle désire au plus tôt

Faire aussi goûter à la bouche.

 

Oh ! les petits doigts satinés !

Gros pouce dodu que l'on tette ;

Index bien gentil qu'en cachette

On met tout entier dans le nez.

 

Vous jouez aux marionnettes,

Marionnettes qui font, font

Trois petits tours et puis s'en vont

Tout en esquissant des risettes.

 

Oh! petits petons trébuchants

Faisant des essais redoutables

Près des chaises et près des tables,

Grands essai pleins de heurts touchants.

 

Hélas! la vie a ses blessures

Petits petons, petites mains,

Le bonheur a ses lendemains

Notre chair aura ses gerçures.

 

Petites mains ou pieds mignons

Peut-être, outils de la machine

Ou du travail qui vous échine,

Serez-vous d'informes moignons.

 

Hornez Emile (1840-1909)

Aux Grecs Air : J'arrive à pied de province.

Mon Dieu ! quels cris, quel orage !

Et cela pour rien.

Bons Grecs, voyons, du courage,

Entendons-nous bien.

Quel tracas vous environne !

Vous cherchez un roi ?

Moi, je cherche une couronne :

Bons Grecs, prenez-moi.

 

Notre Béarnais fit mettre

Une poule au pot.

J'en mettrai deux, en bon maître,

Sans parler d'impôt.

Je serai grand, équitable,.

Et souvent, ma foi !

Je ferai mon somme à table...

Bons Grecs, prenez-moi.

 

Je sais qu'il court sur mon Compte

Des faits hasardeux.

L'on dit que chez duc ou comte

Je bois comme deux.

Pour vous devrai-je en rabattre

Si, d'après ma loi,

Vous mangerez comme quatre ?

Bons Grecs, prenez-moi.

 

Loin de songer à vous nuire

Bon peuple, tenez,

Je me laisserai conduire

Par le bout du nez.

Enfin, si j'ose prétendre

Au titre de roi,

C'est... qu'un autre peut le prendre.

Bons Grecs, prenez-moi.


Hugo Victor (1802-1885)

Ce que j’aime, Couplet fait a un dessert,                                       Air :    Souvent la nuit, quand je sommeille.

D’attrait ravissant pourvu,

Seule elle réunit tout :

Ses appas charment la vue,

Et chacun vante son goût.

Sa peau, velouté et fraîche,

Joint toujours la rose au lis :

Ce pourrait être Phillys,

Si ce n'était une pèche.