Les sept péchés capitaux

collection privée

Le Grand Guignol journal illustré

Numéro d'Hiver 1927-1928.

Les sept pêchés capitaux.

Planches de Boilly. André Lambert,

Detouche, Willette et Elsen.

Les sept péchés capitaux

Les sept péchés capitaux sont à l'âme humaine ce que les sept couleurs du prisme sont à la lumière.

Nous les avons tous en nous

L'orgueil est la conscience légitime de notre valeur.

C'est par la luxure que s'opèrent la reproduction des être et la perpétuité de l'espèce.

L'avarice est l'exercice d'une volonté résistant aux tentations des sens.

L'envie est un stimulant.

La colère, c'est l'indignation exaspérée.

La gourmandise nous permet d'apprécier la saveur de toutes choses et de jouir de ce que la nature distille dans son inépuisable alambic.

La paresse enfin, c'est le repos bien gagné souvent, ou la conscience profonde de l'inutilité de l'effort dans notre court séjour ici-bas.

Toutes ces manifestations sont naturelles, nécessaires, car c'est de leur jeu complexe qu'est faite la vie et par elles que sont constituées les sociétés.

Malheur à qui ne les a pas toutes en lui : Comme celui qui n'est pas doué des cinq sens, il ne peut avoir la signification du monde. C'est par le péché que nous pénétrons tout, et que nous en sommes pénétrés nous-mêmes.

C'est le continuel trafic de la pensée contre la matière. Il y en a pour lesquelles se sont opérées de mémorables transactions.

tout ce qui aura laissé un peu de beauté sur terre, au passage des âmes, se sera effectué par le péché.

A toutes les époques et dans tous les pays, les artistes ont été attirés par les péchés capitaux qu'ils ont interprétés selon leur conception personnelle ou selon les mœurs du temps.

Nos cathédrales du moyen Age ou de la renaissance fourmillent de motifs-parfois grandioses, souvent grotesques-sur les péchés capitaux.

Les maîtres du XVIIIe siècle ne paraissent pas avoir abordé ce sujet qui se prêtait cependant à la légèreté de leur pinceau.

Mais, plus prés de nous, de nombreuses compositions allégoriques ont été gravés par PIERRE BRUEGHEL, CALLOT, G, PENEZ, HANS BURGKMAIER, H.HONDIUS, H.BONNART, et beaucoup d'autres artistes. P. DE CORNELIUS, dans son JUGEMENT DERNIER, offre des représentations saisissantes des péchés capitaux. ADOLPHE YVON s'est inspiré du Dante pour composer une série d'admirables dessin sur le même thème. PIERRE CATIN, DUVAU ont traité les péchés capitaux d'une façon plus aimable et plus légère. Nous signalerons également l'interprétation originale de Jadin, qui représente les péchés capitaux sous l'aspect de sept chiens d'espèces et d'allures différente.

La vigueur et la fraîcheur des personnages de BOILLY ne font que mieux ressortir la délicatesse du dessin et la finesse du coloris des sujets de HENRY DETOUCHE, tandis que la légèreté du crayon des aimables compositions de WILLETTE forme un contraste artistique du plus vif intérêt avec l"âpre interprétation d'ELSEN ou les saisissantes et magistrales compositions de LAMBERT

LE GRAND GUIGNOL

Les sept péchés capitaux

Louis Léopold Boilly (1761-1845)

artiste-peintre, miniaturiste, et graveur français, connu notamment pour ses scènes de la vie parisienne dans les années qui suivent la Révolution.

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