L’espéranceSi l’espoir d’un jour favorable,Peut nourrir un plus misérableQue ne pourraient peindre mes vers,Me doit-on blâmer d’ignorance,Lorsque j’ai dit que l’universA pour nourrice l’espérance ?Afin de rendre indubité(1)L’effet de cette vérité,Puisque d’être femme, ClariceEspère depuis si longtemps,Pierre, mettez hors de nourriceCette fille de cinquante ans.Sr de Sahurs(1) Indubité, certain. ÉpigrammesDe notre forgeron qui clocheLa femme est autre Cypris,Et sans doute il y fera pris,S’il faut que ce soldat l’approche ;Car l’almanach dit pour certainsQue ce Mars le fera Vulcain.Pierre de Marbeuf
SonnetSi le ciel m’eût fait naître aux vieux siècles passés,Mon vers serait plus grave et digne de mérite ;Car le siècle dernier, le premier siècle imite :C’est la gloire de ceux qui nous ont devancés.Nous déterrons les os de ces vieux trépassés ;Écrivant à tous coups une chose décrite,On redit mille fois une phrase redite ;Car tous les mots nouveaux ont été prononcés.Le Rhodien Homère, Euripide, Virgile,Horace, Ovide encore, et mille autres et milleOnt du divin Parnasse emporté tout l’honneur.Moi, qui les vais suivant, indigent je m’amuseA joncher les épis, relique de leur Muse,Comme un glaneur timide après le moissonneur.Tome XVI. Annibal de Lortigue