Cinéma histoire 1895 1910

Cinéma histoire

1895-1910: la guerre industrielle

La guerre de l'invention devient, durant les quinze premières années du cinéma, une guerre industrie de partout des films se réalisent, des courants naissent, des noms, des titres s'Imposent.

 

L'industrie, la concurrence

Au lieu de poursuivre dans la voie du perfectionnement technique (à l'Exposition universelle de 1900 apparaissent déjà la couleur, les écrans géants..., autant de nouveautés qui ne seront pas exploitées immédiatement), le cinéma se transforme, entre 1895 et 1910, en une industrie aux enjeux internationaux. En 1909, le film 35 mm d'Edison devient standard, ce qui va faciliter les échanges et aiguiser la concurrence.

 

La France connaît sa première baisse de fréquentation des salles en mai 1897, baisse renforcée par le non-renouvellement des films. Le cinéma est délaissé par la « bonne société» et devient un spectacle forain. Charles Pathé (1863-1957), puis son rival Léon Gaumont (1863-1946) vont alors revitaliser le cinéma français.

En 1905, on ouvre à Pittsburg (États-Unis), le premier nickelodeon (le prix d'entrée y est de 5 cents, soit 1 nickel). Les salles se développent à une vitesse vertigineuse. En 1910, on compte 10 000 salles aux États-Unis.

En 1907-ü8, la Motion Pictures Patents Company (MPPC), dirigée par Edison et le représentant de la Biograph, dépose une série de brevets qui leur assurent le contrôle de la totalité de la production cinématographique américaine. Le Trust n'hésite pas à avoir recours à la force pour décourager les indépendants. Il sévira jusqu'en 1915, date à laquelle est votée une loi anti-trust condamnant le monopole d'Edison.

 

Des auteurs et leurs films

En France, les premières années du cinéma, sont marquées par deux tendances associées à deux grands noms: Lumière et Méliès. Les frères Lumière font du cinéma documentaire: ils forment et envoient dans le monde entier des opérateurs chargés de rapporter des vues exotiques. Ils deviennent ainsi producteurs et distributeurs. Méliès, homme de théâtre et prestidigitateur, se situe du côté de la fiction et de la fantaisie. À ses tours de magie, il ajoute des trucages cinématographiques. Les Lumière s'éclipsent aux environs de 1900, laissant la place à celui qui deviendra un sérieux rival pour Méliès: Pathé.

En Grande-Bretagne, les représentants de l'École de Brighton, William Friese Greene, George Albert Smith et James Williamson, développent un certain langage cinématographique. Leurs films contiennent surimpressions, ellipses, montage narratif, alternance de gros plans et de plans d'ensemble, etc.

Aux États-Unis, les premiers films sont plutôt centrés sur les actualités, les matchs de boxe, etc. En 1903, Edwin S. Porter s'impose avec Le Vol du grand rapide, considéré comme l'une des premières fictions à scénario et découpage, et surtout comme le premier western. La société de production Vitagraph, installée à New York, tourne des actualités reconstituées, des fictions, des adaptations de pièces de théâtre et des films réalistes.

 

Les studios Pathé

L'ascension Charles Pathé fait ses débuts, en 1895 sur les foires, munie d'appareils de cinéma importés d'Angleterre. Un mécène lui permet, en 1898, d'installer son studio à Vincennes où il produit ses films. Il devient alors un homme d'affaires. Son studio prend plus d'importance que celui de Méliès. Entre 1903 et 1909, le cinéma devient une Industrie dont Vincennes est la capitale. La société Pathé frères fait des bénéfices colossaux et domine le monde. Des agences, puis des succursales sont ouvertes partout, y compris aux États-Unis. En juillet 1909, Pathé fait un «coup d'état » en passant de la vente à la location de films. Petit à petit, il fabrique les appareils et les matières premières, jusqu'à la pellicule (au grand dam d'Eastman qui entendait imposer son exclusivité en Europe), contrôle toutes les phases de fabrication du film et domine le commerce international de ce qui va devenir le septième art.

 

La production Pathé

Aux débuts de Pathé frères, il faut associer le nom de Ferdinand Zecca (1864-1947) qui, très vite, sera responsable des mises en scène de Vincennes. Tous deux issus du milieu forain, Pathé et Zecca connaissent bien les goûts populaires et savent produire des films adaptés à ce public. Les premiers films de Zecca plagient Méliès tout en prenant modèle sur le style anglais: simplification du décor, ouverture de l'espace, alternance du plein air et du studio. Les genres pratiqués chez Pathé frères sont variés: la scène dramatique réaliste, les actualités reconstituées (sortes de Scènes historiques), les films « à trucs » (dont le spécialiste sera Gaston Velle), les sujets grivois, le drame sentimental, baptisé «ciné-roman », et bien sûr le comique. En 1905, Max Linder (1883-1925) fait son apparition chez Pathé et introduit le comique de situation. 1906 correspond à un tournant artistique. Les films deviennent plus créatifs, les scénarios plus élaborés, les acteurs sont mieux formés. La Passion de Zecca, sorti en 1905, est à l'origine d'une nouvelle tendance: le film d'art, qui va se développer dans les années 10.

Source: repères pratiques F.Vanoye F.Frey A.Goloit-Lété Nathan

 

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Les studios de Joinville et Bry

Pathé

Firme Pathé Frères, 1896-1914

Max Douy : ses débuts de décorateur pendant la période des studios

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