(J'ai gardé orthographe telle quelle)
Le deuil de Louis XIV
Il est donc mort ce grand Bourbon,
Regretté de la Maintenon,
De Le Tellier et de Fagon.
Vous ses sujets, la larme à l'œil,
Regardez ce prince au cercueil,
Et de sa mort portez le deuil.
Il nous laisse à tous en mourant
De quoi pleurer amèrement,
Puisqu'il nous laisse sans argent.
Mais cherchez, vous en trouverez
Dans la bourse de Desmarets
Et de gens comme Bourvalais. (1)
Faites de généreux efforts
Pour enfoncer leurs coffres-forts.
Suspendez au gibet leurs corps.
(1) Célèbre traitant qui avait fait dans les dernières années du règne de Louis XIV une fortune scandaleuse.
Que Desmarets soit écorché
Et par menus morceaux tranché ;
Personne n'en sera fâché.
Mettez Le Tellier in pace,
Que Fagon soit récompensé,
Il a le royaume sauvé.
Sans cet ignorant médecin
Qui de Louis fut l'assassin,
Nos maux auraient duré sans fin.
Or prions tous le Roi des rois
Que jamais l'empire français
Ne tombe sous de dures lois
Que le Régent doux et bénin
Inspire à son petit cousin
D'être juste, paisible, humain ;
Et pour qu'il pratique cela,
Qu'aucun enfant de Loyola
N'approche de ce prince-là.