Mère Autruche, au fond d'un
désert,(1)Couvait pendant la nuit ses oeufs tout prêts d'éclore,Et puis, au réveil de l'aurore,Sous un sable doré les mettait à couvert.Comme elle s'occupait des soins de son ménage,Voilà que d'Africains une horde sauvageAses yeux vient s'offrir soudain.On lui donne la chasse : elle fuit ; c’est en vain.Épuisé, hors d'haleine, enfin l'oiseau s'arrête,Victime dévouée au sort.Sous son aile il cache sa tête,(2)Et, sans trembler, reçoit la mort.C’est ainsi qu’on a vu le sagecondamné par le crime à descendre au tombeaus’envelopper de son manteauet succomber avec courage(1)On a longtemps reproché à l'autruche son
indifférence pour ses oeufs, qu'elle dépose dans le sable, enlaissant à la chaleur du soleil le soin de les faire éclore. Adamson a observé qu'au Sénégal cet oiseau couvait ses
oeufs, mais seulement de nuit, c’est-à-dire dans le temps où ils ont besoin d'être couvés.(2)C'est une des habitudes de
l'autruche de cacher sa tête sous son aile lorsqu’elle se trouve prise sans aucune ressource pour se sauver.